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Photo du rédacteurNicolas FREBOURG

L'importance de passer du temps sur l'analyse avant de se jeter dans l'action

Dernière mise à jour : 4 févr. 2019



L’Allemagne fait-elle vraiment mieux que la France en matière d’emploi?

Le Figaro nous présente un exemple concret qui illustre bien que tout dépend de la manière dont on analyse les chiffres dans leur ensemble et de la façon de présenter des résultats.


"22,5% des travailleurs allemands étaient considérés comme «à bas salaires» en 2014, presque trois fois plus qu'en France... qui comptait au même moment deux fois plus de chômeurs qu'outre-Rhin".


En ne regardant le problème que sous un seul angle (en toute honnêteté ou par idéologie), à partir d'un constat factuel, certains y verront une réussite (moins de chômeurs), d'autres un échec (la misère progresse).


Si on n'analyse pas un système dans sa globalité, qu'on travaille en silo sur une seule partie du problème, on risque de ne pas identifier les bonnes causes, et donc de ne pas mettre en place les bonnes actions pour y remédier et atteindre nos objectifs, conformes à nos valeurs.


C'est applicable à tout projet.


J'ai régulièrement pu constater qu'au moment de prendre une décision, on allait souvent directement du constat à l'action, sans passer par la case analyse et prise de recul. En soit, cela peut fonctionner (parfois le hasard fait bien les choses) mais j'ai aussi souvent pu constater que plusieurs mois et années près la mise en place d'actions, aucun résultat n'était constaté vis-à-vis de l'action corrective décidée, entraînant la démotivation des acteurs et l'agacement des dirigeants. Et on repartait pour un tour, sans forcément plus d'analyse globale, avec une sorte d’injonction de motivation collective censée nous mener à la réussite: "Allez, on recommence mais cette fois, on y arrive!". Bien entendu sans grand bouleversement sur l'atteinte des objectifs.


Alors que souvent, des années plus tard (par le biais des changements de pilotes de projet, la venue d'un consultant ou d'un auditeur externe), on constatait simplement qu'on n'avait fait que répéter des choses de manière intuitive ("parce qu'on a toujours fait comme ça" ou "ça parait logique") alors qu'on s'était simplement trompé de cause à l'origine de nos problèmes, et qu'au lieu de couper l'arbre à la racine, on ne faisait qu'élaguer les branches chaque année (c'est une image, bien sûr, je n'incite pas à abattre des arbres!).



Dans l’exemple présent du marché du travail en Allemagne, on peut mettre en place des actions radicalement différentes selon l'angle qu'on prend : développer le système allemand qui donne du travail aux gens ou au contraire lutter contre la généralisation du travail précaire? ou aucun des deux? ou un mix des deux en le mettant en perspective avec d'autres thématiques (couverture sociale, services publics, éducation, etc.)?


Je ne prétends pas répondre à cette question ou inciter à l'immobilisme, loin de là, mais simplement illustrer l’importance de ne pas foncer tête baissée et céder au chant des sirènes (par des chiffres ou résultats aguicheurs) dans la mise en place d'actions qui peuvent s'avérer inefficaces voire contre-productives avec des conséquences pires que la situation qu'on souhaite enrayer.


Penser gagner du temps à court terme et s’attaquer à un seul pan d'un problème n'est pas forcément un bon calcul dans la durée car dans tout système, tout est interdépendant

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